SALLES-CURAN
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Salles-Curan, en occitan Las Salas (de Curanh), est une commune française, située dans le département de l'Aveyron en région Midi-Pyrénées.
Vacances à Salles-Curan en 1957
Quelle idée d'aller passer des vacances à Salles-Curan quand on a 16 ans ?
Nous sommes en été 1957, un camarade (dont j'ai oublié le prénom, disons "Jean") nous écrit pour nous dire qu'il est en vacances chez ses grands parents dans l'Aveyron et qu'il s'ennuie "ferme". Il nous invite à venir le rejoindre et à amener notre toile tente pour camper.
C'est décidé rapidement, nous serons trois, Jean-Pierre, Jacques et moi-même.
L'endroit nous parait un peu "paumé" mais depuis peu, il y a le lac de Pareloup suite à la construction d'un barrage par l'Électricité De France (EDF). C'est le 4e lac artificiel de France par sa superficie.
Le voyage
Mais comment se rendre là-bas ? Notre peu d'argent, gagné en vendant des vieilleries au chiffonnier ou en allant décharger des camions de primeurs au marché de gros la nuit, ne sera pas suffisant, d'autant qu'il nous en faut pour subsister sur place une quinzaine de jours.
Le personnel de Midi Libre, où travaille le père de Jean-Pierre, nous propose de nous amener à Millau avec le fourgon qui livre la première édition du journal, dédiée à l'Aveyron.
Et c'est parti, à 23 heures nous embarquons dans le fourgon de livraison, installés à l'arrière sur les piles de journaux... ce qui serait formellement interdit maintenant (nouvelle époque où les libertés individuelles sont régulièrement bafouées).
Nous arrivons à une heure du matin à Millau, tout est fermée, il n'y a plus personne dans les rues ; où dormir ? Ben, dans la salle d'attente de la gare Mais la porte est fermée à clef ; pas de problème pour des apprentis "brigands" comme nous, un petit effort et elle s'ouvre. Nous dormirons sur les bancs...
Très tôt le matin, nous serons jetés dehors par le chef de gare, gentiment (ce qui ne serait plus le cas maintenant). Il nous conseille même de prendre le bus pour continuer.
Millau - Salles-Curan = 45 km
Le bus pour Rodez ne passe pas à Salles-Curan, mais le chauffeur nous laissera au carrefour de la petite route allant à ce village. Une heure plus tard et tôt le matin, nous sommes à ce carrefour désertique avec nos sacs.
Une fourgonnette familiale approche, nous faisons du stop. Le chauffeur s'arrête, un brave aveyronnais, tout à fait dans la tradition avec béret et blouse bleue, se rendant au marché de Salles-Curan pour y vendre un veau. Nous nous retrouvons donc dans la "familiale" avec le veau. ☺
Le séjour
Notre ami nous accueille et nous dirige vers le bord du lac où nous pourrons planter notre tente sans problème.
Nos loisirs se borneront à des parties de baby-foot au bistro du village, des balades dans les environs et, surtout, à la pêche aux truites à la main dans les ruisseaux autour du lac ; truites dont nous échangerons une partie avec le boulanger contre du pain et le patron du bistro contre quelques boissons gazeuses.

Bien sur, il y aura des copines (ou plutôt deux copines). Mes amis organiseront, à mon insu, une rencontre intime avec l'une d'elles ; mais elle est trop aguichante et je suis encore timide, de plus je préfère l'autre, Annie dont j'ai encore la photo. Finalement, il ne se passera rien sur ce point...
Les villageois sont sympathiques et nous sommes bien accueillis ; certains viennent nous rendre visite à notre campement, les campeurs sont très rares à cette époque, ce qui n'est plus le cas maintenant.
Un jour, nous discuterons longuement avec un vieux monsieur à barbichette blanche, à la terrasse du bistro ; conversation très intéressante, le visage de ce personnage me dit quelque chose ; ce n'est que plus tard que je me rendrai compte que nous avons discuté avec Paul Ramadier qui fut président du conseil et ministre d'état sous la 4ème république.
Le retour
Je ne me souviens plus de la façon dont nous sommes retournés à Montpellier : le bus, l'autostop ou peut-être le père de notre ami "Jean" qui nous a ramenés en même temps que son fils.
Les retrouvailles
En 1984, lors de nos vacances en France et en famille, je décide de passer par l'Aveyron pour me rendre de Montpellier à Cahors dans le Lot. Le trajet est beaucoup plus agréable que de prendre l'autoroute A9 (à 140 km/heure) où l'on est stressé par la circulation et où l'on ne voit pas le paysage.
Après Millau, je prends la petite route départementale D911 que j'ai déjà parcourue 27 ans plus tôt. Je la trouve peu fréquentée et mal entretenue. Au carrefour avec la route de Salles-Curan, il y un grand hôtel-restaurant, avec du monde. Bof, je continue...
Curieux, ce n'est qu'en 1987, lors des vacances suivantes que nous passerons à Salles-Curan ; belle route très large, le lac de Pareloup est devenu une station balnéaire et le village, s'il n'a pas changé, s'est modernisé et est visité par de nombreux touristes.
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Site de la Mairie et de l'Office de Tourisme de Salles-Curan, Aveyron (12)
Toutes les informations municipales et touristiques de la commune de Salles-Curan. Infos pratiques, hébergements, restaurants, activités, lac de Pareloup, ...
J'espère que je ne vous ai pas trop ennuyé avec mes souvenirs ; les jeunes diront que je radote, mais ils peuvent zapper.
Peut-être qu'Annie se reconnaitra et m'écrira un mot...
Je veux dédier ce poème
A toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants secrets
A celles qu'on connaît à peine
Qu'un destin différent entraîne
Et qu'on ne retrouve jamais
A toutes les femmes qu'on aime
Pendant quelques instants secrets
A celles qu'on connaît à peine
Qu'un destin différent entraîne
Et qu'on ne retrouve jamais
(Poème d'Antoine Pol chanté par Georges Brassens)
Mon prochain "radotage" ce sera "Vacances à Barèges" sur la route du col du Tourmalet - Pyrénées, en 1958.