VERS LA FIN DE L’IMPOSTURE (4)

Publié le par N.L. Taram

VERS LA FIN DE L’IMPOSTURE (4)

Jéricho

ou : vers la fin de l’imposture

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par Agnos  -  01/03/2007

Voir le début de l'article : Jéricho ou : vers la fin de l’imposture
 

L'Eglise : Pourquoi est-elle condamnée

(Suite)

3° L’Église : un personnel parfaitement indigne

Une organisation n’est rien d’autre que la somme des individus qui la servent. On n’imagine pas une entreprise pourrie servie par une équipe exemplaire. L’inverse non plus, d’ailleurs.

Il est d’ailleurs un biais par lequel on peut porter un jugement sur un système, c’est la conformité entre ses principes et ses réalisations. Hitler par exemple avait expliqué avec un grand luxe de détails toutes les abjections qu’il avait l’intention de commettre. Une grande partie des allemands avaient jugé bon de lui accorder leur soutien. Nul ne put prétendre ensuite, sans mauvaise foi, qu’il n’avait pas été averti. Les actions de ce malade et de son gang ont été conformes à ce qu’il avait annoncé. Il trouva sans peine les individus ignobles dont il avait besoin pour accomplir les plus abjectes besognes.

Un engagement tenu, un bilan terrifiant : une réussite exemplaire qu’on n’est évidemment pas obligés d‘admirer…

A l’inverse, l’Église (on pourrait en dire autant du marxisme dans une autre analyse) s’avance vers ses futures proies avec des principes convaincants, une morale séduisante, un personnel dont on pourrait penser qu’il respectera sa propre éthique et pratiquera vis-à-vis des autres les principes humains que sa firme est censée promouvoir... Or il n’en a rien été, on l’a vu. On a beau exhumé chaque fois qu’on en a besoin les rares squelettes de personnages un peu présentables : Vincent de Paul et autres Teresa, la vérité de l’Église, où qu’on porte le regard, c’est du sang, des tortures, des bûchers, des morts, des spoliations, mais aussi ces trafiques honteux :
 simonie, indulgences, etc. Un personnel qui malgré ses tares, ses débauches, ses déviations sexuelles, n’a pas honte de se croire autorisé à enjoindre aux autres de se plier à une morale qu’eux-mêmes ridiculisent, à leur vanter l’inestimable valeur de la chasteté, à leur interdire le préservatif, la contraception, l’IVG ! Un personnel dont il est effrayant de penser que nous sommes les premiers à savoir que, pendant des siècles, il a toujours eu un comportement coupable : "Ad Majorem Dei gloriam", sans doute !…

4° L’Église : son influence réelle

Voila donc une secte qui, par son nom, prétend très tôt à l’universalité.

On sait qu’elle en a toujours été très loin. On sait aussi qu’elle s’en éloigne de plus en plus au point qu’on pourrait presque situer le moment proche où elle redeviendra la secte confidentielle qu’elle fut au début et qu’il eut mieux fallu pour tous qu’elle ne cessât jamais d’être…

Se pose cependant la question de son influence réelle.

Si on interroge les intéressés qui, dans tous les domaines n’hésitent jamais à mentir outrancièrement, ils avancent comme s’ils disposaient d’éléments sérieux pour étayer leurs dires, que leur influence s’exerce sur… un milliard d’hommes, et que cette influence croît… Passons sur le fait que ce chiffre, si exagéré qu’il soit ne représenterait cependant qu’un habitant de la planète sur sept, (15% de la population mondiale) soit une universalité au rabais. Quant à croître ?

Mais la vérité est loin de cette prétention.

D’abord ces gens mesurent les volumes avec une louche alors qu’une petite cuiller suffirait. C'est-à-dire qu’ils considèrent que les populations des contrées et pays où le passé et la culture ont été influencés par la chrétienté, (déduction faite des minorités connues : islamistes, orthodoxes, protestants, etc.), reconnaissent l’autorité de Rome ! Or rien n’est plus faux, on va y revenir.

Même chose pour les pays du tiers et du quart monde où, lorsqu’une entité territoriale n’est pas référencée islamisme, on la baptise, c’est le cas de le dire, catholique.

Mais il y a plus grave encore. Pour masquer l’état lamentable de l’ensemble, on mélange des chiffres qui n’ont pas du tout la même signification. Ainsi en est-il de mêler les données des pays sous-développés à celles des pays occidentaux.

Les premiers se trouvent dans des conditions économiques dramatiques, vivent dans des structures sociales instables et menaçantes, sont le plus souvent totalement privés de culture, et ne disposent d’aucuns moyens, dont la liberté serait le premier, pour juger en connaissance de cause de la qualité des solutions qui s’offrent à eux. Comme en Europe autrefois, lorsque tout n’était que menaces, ils placent leurs espoirs dans la religion ne sachant pas encore que l’Église a construit sa puissance et sa richesse sur les pauvres mais qu’elle n’a jamais fait, nulle part et à aucune époque, quoi que ce soit pour les aider à sortir de la misère. Par ailleurs, ces pays, en gros l’Afrique et l’Amérique du sud, ont une forte natalité. Or l’honnêteté voudrait qu’on neutralise la croissance démographique, car qui serait assez naïf pour penser que l’audience de l’Église croît, alors qu’il est évident que cette soi-disant croissance n’est que la conséquence arithmétique de l’augmentation démographique dans les pays sous-développés. D’ailleurs on peut prédire que si les conditions économiques et politiques de ces pays s’améliorent, ils sauront, beaucoup plus vite que l’Europe du passé (12), s’affranchir de la tutelle d’une religion dont ils auront tôt fait de réaliser que ses objectifs n’ont jamais été que ses intérêts et sa propre glorification.

Les seconds, les pays occidentaux évolués, ont acquis, au cours de longs et douloureux combats, les droits et moyens de s’affranchir des prétentions des religions à imposer à tous, et que cela plaise ou non, leurs conceptions et leurs morales. Leurs peuples vivent maintenant dans des régimes démocratiques, disposent de la liberté de penser, ont accès à toute l’Histoire et à une information libre par les moyens de diffusion du savoir, par les médias et par Internet.

On peut en tirer la conclusion que quand la situation matérielle s’améliore, que la tyrannie cesse, que la culture progresse et que l’information devient libre, la religion amorce un effondrement irrémédiable. Bilan dont le moins qu’on puisse dire est qu’il est peu flatteur pour l’Église. Ainsi dans notre monde occidental, les indicateurs qui la concernent sont désormais tous au rouge, comme disent les économistes. C’est vrai de la fréquentation aux offices. Il y a cinquante ans, en France par exemple, les églises se remplissaient plusieurs fois chaque dimanche et jouaient à guichet fermé pour la "grand" messe. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? De même de moins en moins de parents font baptiser ou faire leur communion à leurs enfants. Du coté des vocations au sacerdoce, la courbe, dans de nombreux pays tend vers zéro et tous ces phénomènes conjugués font boule de neige avec les conséquences qu’on devine sur le rendu des quêtes et le denier du culte (13)

Il y a encore quelques attardés, mais plusieurs signes indiquent qu’ils ont déjà commencé la mutation qui les fera rejoindre les autres :

- En Irlande, il y a peu, la participation aux offices atteignait le taux record de plus de 90%. Aujourd’hui, après l’entrée dans l’Europe et une amélioration sensible de la situation économique, ce taux est tombé en quelques années en dessous de 70% ! Et on ne voit pas bien ce qui pourrait empêcher cette dégringolade de s’accentuer.

- La seule exception à la chute des vocations en Europe est la Pologne dont le taux est en légère hausse. Or il s’agit d’un pays qui revient de l’enfer stalinien, où on a cru alors que la religion était le salut, et qui présente encore un retard économique assez considérable. On peut supposer que bientôt les polonais comprendront que la religion n’était belle qu’à travers les barreaux d’une prison. Alors leur courbe des vocations à la prêtrise rejoindra celle, asymptotique, des pays développés…

En fin de compte, revenons à notre question de départ : quelle est vraiment l’audience de la catholicité dans notre monde occidental ?

Il serait fastidieux de traquer et de quantifier tous les groupes composant nos sociétés et dont on sait qu’ils échappent totalement à l’autorité de Rome : athées, agnostiques, anticléricaux, etc., plus ceux qui se disent catholique par habitude mais n’ont que faire des moralistes romains et en outre, de plus en plus souvent, ne croient pas plus au contenu de la Bible qu’à la réelle existence de Jésus…

Une méthode logique et directe consisterait donc plutôt à comptabiliser ceux qui répondent à TOUS les critères d’une adhésion pleine et entière à l’Église catholique, à savoir :

- prières fréquentes,
- assiduité aux offices,
- pratique des sacrements (y compris baptême et communion des enfants),
- respect des principes de la morale chrétienne,
- respect des directives morales de l’Église, notamment en ce qui concerne le célibat avant le mariage, la non utilisation de préservatifs ou de méthodes contraceptives, l’interdit de l’IVG, l’interdit de l’homosexualité, etc., etc.

Car l’Église ne peut prétendre exercer son autorité que sur ceux qui se plient à tout cela. Or quand nous regardons autour de nous, que nous parlons à nos voisins, amis, ou collègues de travail, nous constatons que ceux qui répondent à ces critères sont rarissimes. Le confirme aussi le peu d’enthousiasme du clergé à se doter d’instruments qui lui permettraient d’en savoir plus sur ce point : il sait d’avance que le résultat serait famélique et le discréditerait définitivement.

Osons cependant une évaluation grossière pour tenter de fixer nos idées. On peut imaginer que 10% du chiffre prétendu (un milliard) serait une estimation flatteuse et sans doute exagérée. Pourtant, cela ne ferait qu’une centaine de millions d’individus et moins de 2% de la population mondiale ! Universalité, à quoi es-tu réduite ?

On comprend mieux maintenant pourquoi le pape et les dignitaires de la catholicité continuent à s’exhiber dans leurs accoutrements surannés et un rien ridicules. C’est parce qu’il ne leur reste plus que ces vestiges des temps où l’Église par sa magnificence et ses richesses, était en état de s’imposer aux empires d’occident et d’orient. Mais ce ne sont pas les dorures, les tissus rutilants, les chamarrures qui rendront à ces gens leur faste et leur puissance perdus : Le roi est nu, seul et mène un combat inutile et sans espoir.

Benoît XVI, ne pourrait être mieux caricaturé que par la silhouette d’un canard à qui l’on a coupé la tête, qui court en tous sens d’une façon grotesque et est bien le seul à ne pas savoir qu’il est déjà mort !

 

Suite   >>>  Mettre fin à "l'imposture" : stratégie (5/7)


Notes
[12] Parce qu’ils disposeront d’emblée des moyens d’accéder aux réalités sans être soumis des siècles à l’obscurantisme.
[13] La campagne de pub actuelle en est la preuve. On verra si le bilan : rapport des dons/coûts de pub a été positif, encore que si ce n’est pas le cas personne ne s’en vantera !

Publié dans LIBRE PENSÉE

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