L’état français exemplaire ?
QUE LA FRANCE BALAIE CHEZ ELLE D’ABORD !
Le Monde du 17/12/2010 relate que Nicolas Sarkozy a haussé le ton à l'encontre de Laurent Gbagbo :
"Ce qui se passe en Côte
d'Ivoire est parfaitement inadmissible (...), des élections ont eu lieu, sous le contrôle des Nations unies, elles ont été validées par les Nations unies. Mieux, la totalité des Etats africains
ont reconnu l'élection d'Alassane Ouattara", …
"C'est à lui [Laurent Gbagbo] de choisir quelle est l'image qu'il veut laisser dans l'Histoire. S'il veut laisser l'image d'un homme de paix, il est encore temps mais le temps presse et il doit
partir, ou est-ce qu'il veut laisser l'image de quelqu'un qui a tiré sur des civils parfaitement innocents ? Et, dans ce cas-là, il y a des juridictions internationales et une cour pénale
internationale » a déclaré M. Sarkozy.
"Il n'y a pas d'autre possibilité pour M. Gbagbo que de quitter à bref délai un pouvoir qu'il usurpe", estime Nicolas Sarkozy.
Faut-il rappeler à Nicolas SARKOZY la répression violente, sanglante et disproportionnée du Général de Gaulle dans la région de SETIF en Algérie en 1945, pour réprimer une manifestation
nationaliste algérienne qui fit plus un millier de morts ?
Alors que peu d’européens ne dénoncent cette répression, peut-être parce que subjugués par la grandeur héroïque du Général qui avait lancé depuis Londres son appel à la résistance contre l’Allemagne de Hitler, son auteur dans ses propres mémoires masque ses propres actes sous la décision du Gouverneur de la Région à rétablir l’ordre suite à des émeutes syriennes !
Plus proche de nous géographiquement et dans le temps :
Faut-il rappeler à Nicolas SARKOZY les causes qui ont fait couler le sang en 1988 à
Ouvéa ?
Souvenez-vous, en France en 1988, après deux ans de cohabitation, se prépare l’élection présidentielle qui voit s'affronter le Premier ministre Jacques Chirac et le Président de la République François Mitterrand.
A la même période en Nouvelle-Calédonie, la situation politique est particulièrement tendue. Le jury de la cour d’assise de Nouméa, exclusivement composé d'Européens prononce l'acquittement des 7 auteurs de l'embuscade menée en 1984 à Hienghène durant laquelle dix indépendantistes furent tués dont deux frères du leader indépendantiste Jean-Marie Tjibaou. Cette décision provoque à nouveau la colère des indépendantistes. Parallèlement, l'élection présidentielle coïncide avec les élections régionales qui instaurent un nouveau statut pour le territoire, le controversé statut Pons. Alors, le FLNKS, qui rassemble la majorité des mouvements indépendantistes, rejette le statut Pons et appelle à un « boycott actif » des élections. Résultat, de ces injustices, les kanaks à Ouvéa commettent l’irréparable.
Non M. SARKOZY les faits coloniaux de la France raisonnent encore dans la mémoire collective et les injonctions démocratiques que vous donnez à ce Pays africain manifeste la vanité de l’impérialisme de votre nation.
Vous, ressortiriez grandi, si vous vous intéressiez à l’expression de la démocratie dans la collectivité du Fenua Maohi en enjoignant GTS de démissionner, l’encore Président sans majorité.
Vous ressortiriez glorieux de l’impartialité si vous proposeriez pour le Fenua Maohi un retour aux urnes pour élire une gouvernance juste et expression de la représentation uniforme de son peuple.
NHT
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Quelques rappels historiques :
Embuscade de Wan Yaat, mémorial, tribu de Tiedanite, environs de Hienghène
La tuerie de Hienghène, Pisani sur le fil par Michel Labro pour L'Express (14 décembre 1984)
Fils de Kanak, souviens-toi...
La stèle commémore l'embuscade de Wan Yaat du 5 décembre 1984. Dix Kanaks originaires de la tribu de Tiedanite dont deux frères Tjibaou, tombent dans une embuscade ; trois caldoches disparaissent le lendemain dans un incendie criminel à Bourail.
Les deux carcasses de camions avec leurs impacts de balles sont devenues un lieu de pèlerinage et de recueillement : bandeaux, morceaux d'étoffe et fleurs y sont régulièrement déposés.