LA TYRANNIE DES MEDIAS
http://www.librepensee64.ouvaton.org/Htm/medias.htm
La télévision, le plus populaire des médias, présente un caractère profondément antidémocratique. Agissant de manière malhonnête et diffuse, elle cache à la majorité des téléspectateurs l'immense capacité de nuisance des journalistes du petit écran.
La télévision aujourd'hui, c'est le règne du non-dit, du mensonge par omission et la dictature de l'audimat qui soumet les émissions aux annonceurs publicitaires. La télévision n'offre désormais plus au public des journaux, des œuvres de fiction, des documentaires lui permettant de s'informer, de se distraire et de s'instruire. Par une inversion perverse des valeurs qu'elle devrait véhiculer, elle offre des consommateurs aux publicistes ! Le spectateur n'utilise pas la télévision, il est utilisé par elle. Les programmes (leur contenu, leur découpage, leur horaire, leur durée...) sont conçus en fonction des spots publicitaires.
Un média qui, par principe, vit sous la contrainte de la fugacité de l'image finit par "cacher en montrant" (en rendant l'information insignifiante), en valorisant l'urgence au détriment de la réflexion, en proposant de faux débats, une information-marchandise et les journalistes-vedettes du petit écran passent leur temps à ne rien nous apprendre, à se congratuler mutuellement et à faire leur autopromotion. Ces arrivistes qui n'informent plus, n'instruisent plus, profitent quotidiennement de la publicité gratuite que leur offrent leurs comparses (le journaliste X invite le journaliste Y qui présente son dernier roman - car ils écrivent des romans ! - ou le livre dans lequel Y parle justement de... X).
Selon l'annonce d'un événement ou sa passation sous silence, la place qui lui est assignée dans le journal ("une", page intérieure, emplacement de l'article, taille....), le titre qui lui est donné, le style du rédacteur, etc., il y a déjà, et inévitablement, prise de parti. En étant mis en forme, le fait est aussi mis en scène. Il subit un éclairage qui oriente la vision du lecteur.
Le sociologue Pierre Bourdieu a signalé la préférence qu'ont les journalistes de la télévision pour les faits qu'il qualifie d'"omnibus". Dépourvus d'enjeu, ne divisant personne, ils intéressent tout le monde. Intentionnellement choisis pour leur futilité, ils permettent d'écarter "les informations pertinentes que devrait posséder le citoyen pour exercer ses droits démocratiques" (Sur la télévision / Pierre Bourdieu. - Liber éditions). La même critique peut s'adresser à la presse écrite chez laquelle de nombreuses rédactions ne publient que de l'insignifiant ou du spectaculaire (c'est-à-dire encore une fois de l'insignifiant car le spectaculaire ne présente que l'aspect superficiel des choses, il enrobe du vide). Contraintes de faire de la vente, elles visent l'information à consensus mou mais démontrent par là-même leur soumission idéologique aux lois du commerce. Entre choisir de contribuer à éduquer le citoyen ou d'augmenter leur chiffre d'affaire, elles n'hésitent jamais. On ne s'étonnera pas de la place systématiquement réservée à l'horoscope dans les quotidiens. Devise : vendre d'abord, donner à réfléchir ensuite, s'il reste de la place et dans les limites de l'inoffensif, du convenu et du lénifiant. Rien qui permette l'exercice d'une pensée libre...
Merci pour cet article
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Relevé sur http://www.worldometers.info/fr/
ce jour jeudi 20 janvier 2010 à 24:00 heures de Tahiti
Médias :
-52.421 Nouveaux titres publiés cette année
-23.783.063 Tirages de journaux aujourd’hui
-24.999 Téléviseurs vendus dans le monde entier aujourd’hui