LANGUE DE BOIS PRESIDENTIELLE
Mesdames, Messieurs,
L'aspiration plus que légitime de chacun au progrès social entraîne une mission somme toute des plus exaltantes pour moi : l'élaboration d'une valorisation sans concession de nos caractères spécifiques et la prise en compte des préoccupations de la population de base dans l'élaboration d'un processus allant vers plus d'égalité.
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Le billet d’ Opahi Buillard…
Permettez-moi de réagir aux propos du président de la République. Ce dernier s’étant adressé aux Polynésiens, j’aimerai lui faire partager mon opinion en tant que Taata Tahiti.
Monsieur le Président,
Vous vivez le 14 juillet comme un symbole d’unité dans lequel nous aurions toute notre place. L’image peut séduire, mais la réalité est toute autre. Posez, la question aux étudiants tahitiens de métropole, ils vous répondront qu’ils se sentent différents et rejetés d’une société à laquelle ils croyaient appartenir. A 20 000 kilomètre de leur terre natale, ils se sentent étrangers en France. Cette diversité culturelle qui selon vous fait la richesse de la France, nous sommes contraint de la vivre comme une injustice sociale et un rejet de la part de la majorité des Français qui ne connaissent rien de nous et auxquels vous nous identifiez.
Sur le soutien de l’Etat, vous vous en tenez à des généralités : 10 milliards d’augmentation sur quatre ans. Nous ne les avons pas sentis passer. J’aurai préféré que vous insistiez sur la part des 170 milliards réellement consacrée au développement de la Polynésie en la distinguant de celle qui repart en France. Je prendrai l’exemple d’un instituteur rémunéré par l’Etat. Son revenu lui servira à consommer des biens aujourd’hui majoritairement importés (nourriture, véhicule, etc…). Il faudrait donc pour avoir une idée plus précise du soutien de la France déduire de sa rémunération la part qui retourne directement en métropole. Il serait également intéressant d’étudier l’évolution de cette part dans le temps. Autre exemple, lorsque l’Etat aide ATN en défiscalisant l’acquisition d’Airbus A340, ne contribue t’il pas d’avantage au développement d’Airbus Industrie qui vend ses avions qu’à celui d’ATN qui les exploite ?
Sur la réinscription de la Polynésie sur la liste des Pays à décoloniser, j’aurai préféré vous voir prendre de la hauteur. Il s’agit là d’une aspiration légitime d’une part grandissante de notre peuple que vous ne pouvez nier même si celle-ci ne rassemble pas encore la majorité des Tahitiens. Vous croyez-nous pour autant inconscients face aux problèmes que traversent actuellement la Polynésie ?
Enfin, la seule mesure concrète que vous nous proposez, la création de 1 000 emplois confirme que nous entrons de plein pied en campagne électorale. Si cet argument avait été avancé par l’un de nos leaders politiques nos quotidiens auraient titré « la distribution des sucettes peut commencer ».
Plus que d’effet d’annonce et de solution éphémères, nous avons besoin d’utiliser tous les leviers économiques dont dispose chaque pays souverain. Nous avons besoin de la simplification de la règlementation de l’Etat souvent inadaptée. Et surtout nous avons besoin d’établir de nouvelles relations de partenariat avec la France, qui dépassent de loin le cadre législatif actuel que vous nous avait imposé malgré l’opposition de notre Assemblée délibérante.
Te aroha ia rahi.
Opahi BUILLARD