LE JARDIN DE SYLVIE-ANNE (2)
6 décembre 2009
Les trésors d’un jardin de génie.
Ce samedi 5 décembre, je rends visite à mes amis de Papenoo. (côte est de Tahiti)
Il y a une compétition de surf dans l’anse de Papenoo. Pierre m’y conduit,
car Serge, son grand fils est dans les meilleurs compétiteurs.
Serge a en effet gagné les premières manches de la compétition.
Il attend la suite des épreuves.
Il y a un club de surf, une bande d’amis, des fous du surf.
Sur la petite pointe, Serge habite dans un joli fare au bord de l’eau.
Pierre me dit qu’il va se baigner même la nuit ! Il passe tous ses loisirs dans l’eau !
Les jours de compétition, c’est aussi l’occasion du maa’a traditionnel entre tous les voisins.
Aujourd’hui, c’est un veau à la broche avec la salade russe (macédoine+mayo) de Polynésie.
J’ai goûté le veau et l’uru cuit au four avec ses graines.
Serge m’a expliqué que les graines se mangent. Un goût d’amande et de noisette mêlée, fort agréable.
Nous quittons les voisins et les surfeurs et regagnons les hauteurs, pour le fare de Pierre.
Il fait chaud, très chaud. Les ombrages du fare sont les bienvenus.
Le 17 octobre, je vous ai présenté le jardin de Papenoo,chez l’ami Pierre.
Voici une deuxième visite, mais commentée cette fois par Eugénie l’épouse de Pierre, qui veille au quotidien sur chacune des floraisons. (d’où le jeu de mots du titre de cet article, qui est très
mérité).
L’hibiscus rouge semble être le roi du
jardin,
devant les jaunes monettes, pleines de gouttelettes d’eau du dernier
grain.
Quelques filets de pluie très chaude qui ne nous rafraîchissent même pas
!
Eugénie me présente ses « handicapés ».
De beaux oiseaux du paradis.
Bien sur je l’interroge sur l’origine de ce nom : «tu ne vois pas qu’ils sont tout tordus ? ici on les appelle comme cela à cause de leur forme».
Eugénie sait derrière quelle grande feuille de bananier sont cachés ses trésors multicolores.
Celle-ci est magnifique, solide et transparente à la fois.
Pierre me dit qu’il a du éloigner du fare, certains pieds de ces superbes,
car elles retiennent l’eau de pluie et deviennent vite des réservoirs à moustiques.
Celle-ci plus ancienne, se cache dans le feuillage.
Eugénie me présente le gardénia blanc.
Ce n’est pas un tiare Tahiti, mais un gardenia Taina. Son parfum est sublime et envoûtant.
Le pacayer est rempli de fleurs neigeuses et duveteuses, mais aussi de pacayes.
Pierre nous cueille une longue gousse.
Et voici le contenu de la pacaye. La pulpe cotonneuse a une saveur de
banane parfumée.
Voici l’extrait du DIP (Dictionnaire Illustré de la Polynésie) que Pierre
m’a dégotée pour être complète sur le pacayer.
Pacayer, nom masc. Inga edulis. Tahitien : patai (ou pakai). Grand Arbre originaire d'Amérique du Sud,
de la famille des Mimosacées. On le rencontre dans les vallées et autour des maisons.
Son fruit comestible est une grosse gousse verte mesurant 4 cm de large, 2 cm d'épaisseur et pouvant dépasser 30cm de long.
Il renferme une rangée de graines noires aplaties enveloppées dans une chair blanche cotonneuse, juteuse et sucrée très appréciée des enfants.
Viens le tour du corossolier avec ses gros fruits en forme de cœur parfois, et les trouvailles de Pierre, le botaniste des livres.
Extrait des "Plantes utiles de Polynésie" de Paul Pétard :
ANNONA MURICATA COROSSOLIER, CACHIMENTIER EPINEUX Cet arbuste donne un fruit très connu dans tous les pays tropicaux : le corossol, avec lequel on prépare d'excellents desserts.
Les graines sont émétiques et astringentes. Le fruit vert séché et pulvérisé est employé aux Indes contre la dysenterie.
Pour calmer les bébés trop nerveux, à Tahiti, on les baigne trois fois par jour dans une infusion tiède de feuilles de corossol, puis on les masse avec du monoi tiare en commençant par le front et les tempes.
Le bananier amoa clôturera
cette nouvelle visite du jardin. Il cache son régime sur le grillage, tel un timide.
Nous rentrons nous désaltérer, car la chaleur moite est difficile à
supporter à l’extérieur.
Eugénie me montrera toutes ses créations de tressage, ses collections de colliers de coquillages.
Elle me fera aussi un super massage du dos, car je me suis fait un beau claquage de muscles au niveau des dorsales. Le monoi au santal des Marquises
s’avérera d’une efficacité magique.
En Polynésie il y a les plantes qui nourrissent, mais aussi les plantes qui guérissent.
La nature est généreuse. Les polynésiens la connaissent très bien et la respectent beaucoup.
Très belle journée à Papenoo.
à bientôt Sylvie-Anne...