LE PENITENCIER MAOHI
Notre ami Phil a écrit sur son site Tahiti Référendum :
On nous propose une prison forteresse à 10 milliards qui ne résoudra pas notre problème de surpopulation carcérale. Et si on faisait plutôt une prison "paumotu"?...
Ne pourrait-on pas imaginer des structures moins coûteuses,
construites par exemple sur des atolls inhabités des
Tuamotus? Les détenus cultiveraient eux-mêmes le fa'apu qui servirait à leur alimentation, et pêcheraient leur poisson...
Le résultat du sondage auprès des internautes donne :
70 % pour des prisons-fa’apu
26% une autre prison forteresse
La suite sur le lien >>>> Pour une prison "paumotu"
Mais plus jamais ça >>>>>>>>>>
Pourrait-on envisager des fermes pénitentiaires. Voici l’exemple de Parchman Farm dans l’état du Mississippi (USA) ?
Le pénitencier du Mississippi "Parchman" est situé du la highway 49W entre Drew et Tutwiler. Ce pénitencier n'a rien d'une prison traditionnelle, c'est plutôt un camp de travail qui rappelle sur certains points les plantations d'esclaves. L'une des particularités du pénitencier du Mississippi est qu'il possède un orchestre de prisonnier depuis 1960: le "Parchman Prison Band" créé par Wendell B.Cannon. En fait, en 1960 (compte tenu de la ségrégation), il y avait deux orchestres: un composé de musiciens noirs qui jouait du blues et du rhythm & blues, un autre composé de musiciens blancs qui jouait de la country traditionnelle. Les deux orchestres ont fusionné au début des années 70.
Quelques extraits du livre « Le monde du BLUES » de Paul Oliver
Que ces fermes appartiennent aux pénitenciers d'Etat ou aux prisons de comté, le travail est toujours aussi pénible, le régime toujours aussi brutal : à peu de chose près, ce sont encore les méthodes esclavagistes. C'est sans doute pour cette raison que ces fermes sont devenues de véritables mines musicales, inépuisables réserves de chansons de travail et d'équipe qui n'ont guère varié depuis l'époque de l'esclavage. C'est là qu'on trouve les condamnés à de longues peines, des hommes dont certains ont déjà passé vingt ou trente ans à l'intérieur des murs, de grands criminels qui, emprisonnés depuis trop longtemps, ne pourraient plus se réadapter au monde extérieur. Souvent, les anciens pensionnaires des fermes de Sugarland, Clemens ou Darrington, toutes les trois situées dans le Texas, y retournent très vite, jusqu'à la fin de leurs jours…
En 1930, deux spécialistes furent chargés par la bibliothèque du Congrès de constituer un recueil de chants de prisonniers à Angola Farms, exploitation pénitentiaire de Louisiane. Tout aussi célèbres sont les fermes de Kilby et d'Atmore, dans l'Alabama, de Cumins, dans l'Arkansas, de Reid, à'Boykin, en Caroline du Sud…
Incontestablement, l'organisation des fermes pénitentiaires laisse beaucoup à désirer. Les gardes sont souvent des sadiques, recrutés parmi les « petits Blancs » animés d'une haine innée des Noirs, des ignares incapables de trouver un autre emploi. En 1951, à la prison d'Angola, quarante détenus préférèrent se trancher les jarrets plutôt que de continuer à recevoir des coups de lanière — en l'occurrence, une courroie épaisse, lourde de sept kilos, capable de briser une brique d'un seul coup. Plus récemment encore, en 1957, une douzaine de prisonniers s'écrasèrent délibérément les jambes à coups de marteau afin d'échapper à là torture du travail forcé et forcené dans les carrières. Pourtant, les condamnés noirs préfèrent encore les fermes pénitentiaires à la prison où le manque de place et l'inactivité sapent la résistance nerveuse. A la ferme, on respire l'odeur de la terre, on voit le ciel, on chante et travaille avec les camarades; à la prison, on respire tout au plus l'odeur du phénol, on ne voit que des murs et des barreaux, on n'entend que l'affreux bruit des verrous, on ne peut communiquer avec les voisins qu'en scandant « l'alphabet des taulards » contre les cloisons. La cellule signifie la monotonie des pensées ressassées, des espoirs toujours déçus d'une commutation de peine.
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Dans les commentaires de l’article de Phil, j’ai proposé l’utilisation de l’atoll Anuanuraro que certains ont l’air de bien
connaître… Et si l’état nous l’achète 2 milliards, on rentrerait largement dans nos frais.
“Parcham blues” de Bukka White
Judge give me life this mornin' down on Parchman Farm,(twice)
I wouldn't hate it so bad, but I left my wife and home.
Oh, good-bye wife, all you have done done, (twice)
But I hope someday, you will hear 1ng lonesome song.
Oh listen you men, l don't mean no harm, (twice)
If you won' a-do good, you better settle for Parchman Farm.
We go to work in the mornin', just at dawn of day, (twice)
Just at the settin' of the sun, that's when the work is done.
l'm down on old Parchman Farm but I sho' wanna go back home, (twice)
But I hope someday I will overcome.