LE POUVOIR DES BANQUES
NE LAISSONS PAS LES BANQUES FAIRE LA LOI
C’est la crise ? Pas pour tout le monde ! Les profits des banques ont atteint 11 milliards d’euros en France en 2009, deux fois plus que l’année précédente. Et les bonus astronomiques distribués aux traders ont recommencé : 500 millions d’euros pour la seule BNP, soit 10% de l’aide publique versée par l’État après la crise financière.
Comment font les banques pour amasser des capitaux ? Elles empruntent leur argent à la Banque Centrale Européenne à un taux dérisoire de 1% (au lieu de 4,25% avant la crise financière). Puis elles imposent à leurs clients des taux d’intérêts sans rapport : 10% en moyenne pour les découverts, 15% pour les crédits revolving… souvent plus.
Parfois c’est un peuple entier qui est saigné pour nourrir les profits bancaires. Ainsi en Grèce, les banques se ruent sur la dette de cet État car elles prêtent à 6% l’argent qu’elles obtiennent de la Banque Centrale à 1%, soit six fois la culbute ! Pour payer les profits bancaires, le gouvernement grec augmente la TVA, supprime les 13e et 14e mois des fonctionnaires, recule l'âge de la retraite de 63 à 65 ans. Il viole le programme sur lequel il a été élu. La loi des banques l’emporte sur la démocratie. Ces sacrifices seraient inutiles si l’État grec pouvait emprunter directement auprès de la Banque Centrale Européenne à 1% sans devoir engraisser les banques. Mais c’est interdit par le traité européen de Lisbonne !
Le gouvernement dit qu’il est nécessaire que les banques aillent bien pour que toute l’économie s’en sorte. C’est faux. Pendant que les profits des banques doublaient l’an dernier, la France a connu la récession et perdu 500 000 emplois. Et contrairement aux engagements des banquiers après le versement des milliards d’aide publique, les crédits prêtés aux entreprises ont baissé. Mais le pouvoir préfère aider les banquiers que défendre l’intérêt public. Par exemple, si l’État était devenu actionnaire des banques avec les 21 milliards qu’il leur a apporté, il aurait réalisé entre l’automne 2008 et la fin 2009 une plus value de 15 milliards d’euros. Et il aurait pu refuser que l’argent public aille nourrir la spéculation contre les peuples.
Aujourd’hui le gouvernement veut nous préparer à un grand plan d’austérité pour payer à prix d’or la dette qu’il a lui–même creusée auprès de ses amis banquiers. Nous le refusons.
Ce n’est pas au peuple de subir la loi des banques.