LE TEMPS DES 78 TOURS
Reprise d'un article du 22 décembre 2012 et remplacement des bandes sons Deezer par des vidéos You Tube.
Tout de suite la parole à Hugues PANASSIÉ, président du Hot Club de France (créé en 1932) :
" A ce sujet, il faut souligner que, contrairement à un préjugé trop courant, les disques microsillons n'ont pas encore atteint la fidélité musicale des disques à 78 tours. Il est aisé de faire des comparaisons puisque de nombreuses interprétations éditées en 78 tours ont été également publiées en microsillon. Ces comparaisons révèlent que le volume des basses est très affaibli dans la plupart des microsillons et que les aigus sont plus ou moins faussés. Mais il est à noter que certains microsillons sont d'une qualité peu inférieure aux 78 tours correspondants tandis que d'autres sont d'une qualité extrêmement inférieure. Une telle différence entre microsillons semble indiquer un manque de soin dans leur fabrication.
Quoi qu'il en soit, tant que le microsillon n'aura pas atteint une qualité égale à celle des 78 tours, il est évident que toutes les personnes désireuses d'avoir la meilleure édition d'un enregistrement feront bien de l'acquérir en 78 tours chaque fois que cela sera possible. Et de l'acquérir sans trop attendre. Car les Cies de Disques ont tendance à supprimer les 78 tours de leurs catalogues à un rythme inquiétant, pour les remplacer par des 45 ou des 33 tours d'une qualité moindre.
Les microsillons cités dans le présent ouvrage sont ceux qui ne souffrent pas (ou peu) des défauts signalés. Les autres ont été laissés de côté, quelle qu'ait été la, valeur des interprétations car la déformation sonore était par trop considérable pour que l'acquisition de tels disques puisse être légitiment conseillée.
H. P.
Extrait du "Petit guide pour une discothèque de jazz" édité en 1955, mon premier livre de Jazz.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Hugues_Panassi%C3%A9
Mes trois premiers disques m'avaient été ramenés de Londres par un ami : Jelly Roll Morton et ses Red Hot Peppers, Morton au piano solo, Louis Armstrong 1931/35 ; c'était des microsillons 33 tours, 25 cm. J'achetais ensuite quelques 45 tours, mais le frère ainé d'un ami, clarinettiste dans un orchestre de jazz de Montpellier, me cédait pour une bouchée de pain, 25 disques 78 tours. Cela se passait en 1957, j'avais 16 ans et j'ai toujours ces disques en 2012.
Quelques exemples remarquables :
"Ory's Creole Trombone" - Louis Armstrong Hot Five
Louis Armstrong, cornet
Kid Ory, trombone
Johnny Dodds, clarinette
Lil Hardin, piano
John St Cyr, banjo
Chicago, 2 septembre 1927

"Basin Street Blues" - Louis Armstrong Savoy Ballrom
Louis Armstrong, trompette, vocal
Fred Robinson, trombone
Jimmy Strong, clarinette
Earl Hines, piano, cello
Mancy Cara, banjo
Zutty Singleton, drums
Chicago, 4 décembre 1928
"Original Jelly Roll Blues" - Jelly Roll Morton's Red Hot Peppers
Jelly Roll Morton, piano
Georges Mitchell, cornet
Kid Ory, trombone
Omer Simeon, clarinette
John St Cyr, guitare
John Lindsay, basse
Adrew Hilaire, drums
Chicago, 16 décembre 1926
"That's a Plenty" - Albert Nicholas and his Alexander Jazz Band
Albert Nicholas, clarinette
Bob Scobey, trompette
Jack Buck, trombone
Burt Bales, piano
Clancy Hayes, banjo
Squire Girsbach, basse
Frded Higuera, drums
San Francisco, 1946 (?)
"If Should Be You" avec Red Allen, trompette
Mon ami José (*) m'offrira deux encadrements de six de ces disques.
Enfin Gilles, guitariste et chanteur de blues bien connu à Tahiti, me rapportera d'un de ses pèlerinages au pays du blues, deux disques originaux de Jelly Roll Morton
"Winin' Boy Blues" - Jelly Roll Morton, piano solo, vocal
Washington, D.C., décembre 1938
"Shreveport" - Jelly Roll Morton's Red Hot Peppers
Jelly Roll Morton, piano
Omer Simeon, clarinette
Tommy Benford, drums
New York, 11 juin 1928
* José, tes deux encadrements sont toujours accrochés au mur de mon bureau/chambre/discothèque/bibliothèque ; à quand une petite écoute ?
(codes recherche : MUSJAZ - JAZARM - JAZMOR)