LOUIS ARMSTRONG
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MA NOUVELLE ORLÉANS
Louis Armstrong
(Extrait du chapitre V)
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Elle me fichait en rogne, ma sœur, mais je l'aimais bien tout de même, et maman aussi. C'est qu'on a lutté côte à côte tous les trois, et que la vie n'était pas rose tous les jours. Pourtant, je les revivrais volontiers, ces années-là. Avec 15 cents, Mayann nous cuisinait de ces plats dont la seule odeur vous aurait fait saliver. Mon régal, c'était d'aller au marché de Poydras et de rapporter pour 15 cents de têtes de poissons. Mayann en faisait un « cubie yon » (court bouillon) et nous les servait accommodés à la sauce tomate avec un beau riz bien blanc, dont chaque grain se détachait. Ah ! Mama Lucy et moi en mangions à nous rendre malades.
Et le « gumbo » créole de Mayann ! Le meilleur du monde — à mon avis du moins. Et les choux au riz ! Quand il en restait, de ces choux au riz, nous les mangions le lendemain en guise de petit déjeuner. Quant au riz aux haricots rouges, inutile d'en parler, tout le monde sait que c'est mon signe distinctif.
Mayann nous a appris à tous deux à faire la cuisine, et pour cuire les haricots rouges, pardon... Je vous prie de croire que... Oh, et le « jumbalaya » de Mayann ! Quel mets savoureux ! Le jumbalaya, c'est un amalgame compact de saucisson de Bologne coupé en dés, de crevettes, d'huîtres, de crabes fendus en deux, auquel on ajoutait une pincée de poudre brune appelée « feelay » (on en met aussi dans le gumbo créole). Mayann mélangeait tout ça, ajoutait de la sauce tomate et servait avec un riz bien détaché. Quand vous aviez goûté une fois ce « jumbalaya » préparé par Mayann, si vous ne vous léchiez pas les doigts, je ne m'appelle plus Louis Daniel « Satchmo » Armstrong.
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Novembre 1925 : Il forme un orchestre de studio pour la firme Okeh : c'est le début de la prestigieuse série des Louis Armstrong's Hot Five : Johnny Dodds, clarinette, Kid Ory, trombone, John St Cyr, banjo et Lil Armstrong, piano. Le 12, première séance d'enregistrement (acoustique) : Gut bucket blues, My Heart, Yes l'm in the barrel, dans les studios de la compagnie Okeh. « Je ne sais pas qui a eu l'idée d'enregistrer les Hot Five. raconte Kid Ory. Peut-être le pianiste Richard M.Jones qui travaillait alors pour la compagnie... Les gens de chez Okeh nous laissaient une paix royale. De plus nous étions tous parfaitement habitués les uns aux autres parce que nous avions travaillé très longtemps ensemble. Et puis naturellement il y avait Louis. C'était impossible de dérailler quand il était là. » (« Écoutez-moi ça »).
Wild man blues – Chicago, 7 mai 1927
The last time – Chicago, 6 septembre 1927
Got no blues – Chicago, 9 décembre 1927
Savoy blues – Chicago, 13 décembre 1927
West end blues – Chicago, 28 juin 1928
Cornet Chop Suey – Chicago, 26 février 1926
Hotter Than That – Chicago, 13 décembre 1927
Potato Head blues – Chicago, 10 mai 1927
S.O.L. blues – Chicago, 13 mai 1927
Willie the Weeper – Chicago, 7 mai 1927