NAPOLEON LE PETIT
Que peut-il ? Tout. Qu'a-t-il fait ? Rien.
Avec cette pleine puissance, en huit mois un homme de génie eût changé la face de la France, de l'Europe peut-être.
Seulement voilà, il a pris la France et n'en sait rien faire.
Dieu sait pourtant que le Président se démène : il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète ; il cherche à donner le change sur sa nullité ; c'est le
mouvement perpétuel ; mais, hélas ! cette roue tourne à vide.
L'homme qui, après sa prise du pouvoir a épousé une princesse étrangère est un carriériste avantageux. Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots, ce qui sonne, ce qui brille, toutes
les verroteries du pouvoir. Il a pour lui l'argent, l'agio, la banque, la Bourse, le coffre-fort.
Il a des caprices, il faut qu'il les satisfasse. Quand on mesure l'homme et qu'on le trouve si petit et qu'ensuite on mesure le succès et qu'on le trouve énorme, il est impossible que l'esprit
n'éprouve pas quelque surprise. On y ajoutera le cynisme car, la France, il la foule aux pieds, lui rit au nez, la brave, la nie, l'insulte et la bafoue ! Triste spectacle que celui du galop, à
travers l'absurde, d'un homme médiocre échappé.
Victor HUGO : Napoléon le Petit
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Papeete, le vendredi 25 mars 2011
L’exclusion,
ou le rêve de la parfaite majorité autonomiste
Il a osé ! Sans aucune gêne ou honte, le président Tong Sang déclare que « la seule majorité capable de gérer ce pays est une majorité autonomiste ».
La Polynésie française a été dirigée par le mouvement autonomiste depuis la défaite du Front Uni en 1984. Donc 20 années de gestion autonomiste durant la période « faste » du nucléaire alors que les mamelles de la mère patrie dégorgeaient à flots.
Qu’en reste-t-il ? Les thoniers au garage, la perle en berne permanente, la CPS dans le trou, l’agriculture en friche, le monopole de la grande distribution, les Renaissance envolés avec leurs milliards de défiscalisation, le tourisme touché par une erreur d’aiguillage, ATN dans le rouge sombre, le logement social en panne, une fracture sociale indécente, etc. Plus les emplois fictifs, Anuanuraro, l’OPT, les sushi, etc. Plus un train de vie sans aucun rapport avec notre « modèle » économique.
Voilà pour le bilan. Et le futur ?
La stratégie de nuisance lancée par le Tahoeraa contre l’UPLD en 2004 a eu pour résultat l’éclatement du Tahoeraa en micros sensibilités, traversées de doutes et d’ambitions, qui s’interrogent sur leur devenir. Pire, il n’y a pas de leader capable de rassembler cette supposée majorité autonomiste. Donc, il n’y a pas de majorité autonomiste. M. Tong Sang a encore parlé pour ne rien dire.
Aujourd’hui, au lieu de brandir l’exclusion, c’est le rassemblement des forces qu’il faut opérer, sans oublier la plus importante d’entre elles. De toutes les formations présentes dans l’hémicycle, l’UPLD est celle qui a le mieux résisté au vagabondage de ses élus, elle est l’élément stable de l’assemblée. L’exclure comme le préconise le président du pays est une sottise.