Où allons-nous ?
La situation économique, sociale et politique actuelle de la Polynésie française continue de s’aggraver… et cela depuis longtemps :
Un budget 2010 complètement utopique pour de pas dire délirant ; une gestion de la Caisse de Prévoyance Sociale, en particulier la branche « maladie », qui risque de mettre cet établissement en cessation de paiement ; un service de santé qui, comme tout les autres services, voit son budget en diminution, alors que ses besoins se font pressants ; pour les autres secteurs, c’est guère mieux et nous avons droit surtout à de beaux discours…. Ces suppressions de poste, diminutions de budget des services publics, report de grands travaux publics, entraineront une augmentation du chômage, donc une baisse de la consommation, donc une baisse des rentrées fiscales…. ET DONC UNE BAISSE DE L’EMPLOI. Car contrairement à ce que prétendent le Président et les organisations patronales : Ce ne sont pas les entreprises qui créent les emplois, MAIS LA CONSOMMATION !
Quelques chiffres…
Emploi : Décembre 2003 = 63.156, Décembre 2007 = 69.623, Décembre 2008 = 67.839
Commerce extérieur (en millions FCFP) :
Année…… Importations civiles… Exportations locales…Taux de couverture
1960 1.618 1.343 83%
2002 160.158 18.725 11,7%
2008 175.871 13.187 7,5%
Variation mensuelle
en Juin 2009 +8,4% -26,5%
Trente années d’un pouvoir stable et compétent et d’une politique ferme, volontariste mais ambiguë et très discutable sur sa finalité. Ensuite, ce pouvoir très contesté est remplacé par un « taui » (changement), mais malgré la bonne volonté des pouvoirs qui se sont succédés depuis mai 2004, aucun progrès n’a pu être réalisé en raison d’une instabilité chronique ; Merci à Madame Girardin, Monsieur Estrosi et au pouvoir parisien qui nous ont imposé leur statut et leur loi électorale.
A l’heure actuelle qu’elles sont les solutions :
1 – Continuer jusqu’en 2013 avec la mini-majorité fluctuante de Gaston Tong Sang, c'est-à-dire « l’immobilisme ». Dans ce cas, en 2013, nous retrouverons une situation certainement pire que maintenant avec les problèmes non résolus et les grands projets à reprendre à zéro (statut, loi électorale, réforme fiscale, réforme sociale,…).
2 – Déposer une motion de défiance, sous réserve de trouver une majorité qui soit pas trop mini. Mais pourra-t-on faire avancer le Pays tant que nous aurons « quelques » représentants qui feront passer leur propre intérêt avant celui du Pays ? (ces « quelques » étant suffisamment nombreux pour bloquer un gouvernement solide).
3 – Trouver une solution pour un blocage de l’Assemblée de Polynésie, obligeant le pouvoir central à dissoudre ladite assemblée. Cela entrainera de nouvelles élections dans un bref délai. L’idéal serait de passer la réforme de la loi électorale avant, mais comment faire ? Faire de nouvelles élections avec la même loi, risque de ne rien changer à la situation. Toutefois, on peut espérer d’une prise de conscience de l’électorat et donc une modification importante de la « palette » des représentants.
4 – Adopter un statut de « Région » afin de remettre les compteurs à zéro et de repartir d’un bon pied : effacer les trente ans d’errance de la soi-disant « autonomie » qui a abouti à une extrême dépendance de l’Etat. Le statut de « Région » apportant une certaine stabilité et une relation nettement moins ambiguë avec l’Etat, nous pourrons entreprendre dans de bonnes conditions la lourde tâche pour atteindre une pleine et entière autonomie économique et politique.
Encore une précision :
Dans le choix « 3 », la dissolution de l’assemblée pourrait donner lieu à deux hypothèses :
- Soit une nouvelle élection avec le même système et donc le risque de retrouver une assemblée identique et l’instabilité,
- Soit un référendum avec le choix entre le « grand bond en avant » ou la «régionalisation», cela aurait au moins l’avantage de clarifier la situation…
A priori et en attendant de lire d’autres commentaires, c’est cette solution qui a mes préférences (avis tout à fait personnel).