SOUVENIRS CHAMPÊTRES
(code recherche : SOUFRA)
Je viens d'avoir un échange de correspondance avec mon cousin du Lot, mon ainé d'un an. Il me rappelle quelques souvenirs de vacances passées ensemble ; en particulier, mes deuxièmes vacances seul, sans mes parents, en 1956 (15 ans) ; les précédentes, c'était à Paladru dans l'Isére. Les visites à mes grands-parents ressemblaient au "Château de ma mère" de Marcel Pagnol : prendre le train à la gare de Montpellier, changer de train à Narbonne, à partir de Cahors, prendre la micheline jusqu'à Castelfranc, ensuite l'autobus jusqu'aux Junies, enfin le grand-père qui venait nous chercher avec la charrette pour monter jusqu'à la ferme. Pour moi cela a été plus simple, les parents du cousin sont venus me chercher à Cahors pour m'amener dans leur maison de Rostassac, situé à 18 km.
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Bonjour Pierre, .....
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Je me souviens du bon goût des tomates (espèce Marmande) de Pinel qu'il fallait cueillir dans de lourds cageots, pas écrasées, qu'avec Tienou nous apportions en tracteur chez un autre cultivateur qui lui même les portait à la coopérative.
(moi, je me souviens du champ de haricots, au ras du sol, avec des rangées qui allaient jusqu'au haut de la colline, je terminais la rangée à plat ventre).
Lorsqu'arrivait l'heure du repas, je n'avais plus faim et Marthe me disait:
- "Mange Claude, je ne veux pas que Marcel dise que tu as maigri chez moi"
Le père Restes " « Taï té ché té plaïe, Claude es oun maïnage"*.
(*Tais-toi s'il te plaît, Claude est un jeune)
Bien sûr je me rabattais sur le coq grillé qui suivait la soupe, le chabrot et les entrées.
Volets tirés, suivait une sieste dans le lit (de coin) avec une paillasse fraîche en "limbes" (j'ai oublié le nom) de maïs. Il fallait "plonger" au milieu pour éviter de rouler dans son sommeil, (et tomber de haut) ; je dormais car c'était un travail épuisant. L'après-midi, c'était le tri des prunes, goûtées elles aussi, et la nuit leur séchage en 2 à 3 étapes suivant la chaleur du four, qu'il fallait goûter chaudes obligatoirement pour décider de la suite. Je ne me souviens pas de coliques !
Le lendemain, je suivais Tienou avec le "mini arrosoir à pointe" pour verser deux gouttes d'un produit dans le gourmand à la naissance des feuilles de tabac (comptées souvent au coup d'œil après estimation de la position de la première et de la dernière, 9 ou 13). Et là, il n'y avait rien pour le ventre mais tout dans les habits et l'odeur.
Les vaches étaient en liberté dans l'enclos sous les chênes et tondaient les branches basses, de l'art de "tailler à l'horizontale".
Le séjour terminé, je rentrais en vélo à Rostassac, via Monflanquin où le séjour avec Robert, et les filles de Jeannot, était plus reposant avec au menu d'Uranie "champignon au jus".
Quelle jeunesse! Avec des contes du terroir aussi, surtout par la grand-mère de Sals avec les brebis, les coins du feu dans la cheminée de Rostassac avec le grand père et le voisin blagueur Firmin Borderie.
L'un de ces voyages a été fait avec Pierre de Montpellier : aller en micheline Castelfranc>Penne d'Agenais, les vélos (dont le noir, celui de Papa) de Penne à Ste Livrade, là étape haricots verts. Puis Pinel. Retour par la route.
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Maison de Claude à Rostassac, Lot
Bonjour Claude,
Touché ! Ton texte m'a beaucoup plu et m'a rappelé de bons souvenirs.
Pourrais-je le publier dans ma rubrique "Souvenirs" ?
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et de plus, nos tomates sont pleines de flotte...
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Pourquoi pas!
Cependant, il y a des détails précis sur Pinel que mes sœurs ont vécu et toi aussi que nous comprenons très bien mais qui doivent être du latin pour la génération Serge & Nathalie (mes enfants, la quarantaine), certainement pire pour leur progéniture.
Ma soeur Christiane a pour souvenir la dégustation des frottes *, le matin, grillées dans le four à prunes encore en feu (permanent) et d'un parfum à jouir. Peu de souvenir de l'agriculture.
(* Le pain frotté d'ail est un plat traditionnel de plusieurs régions de France)
C'était un voyage en 4 CV*.
(* Ci-contre, toujours la même 4CV en 2001)
Quant aux contes de la Mémé de Sals en gardant les moutons : le petit Chaperon Rouge (j'avais 5 ans), ils étaient d'un autre genre que celui de la tomate de Lavelanet. Il ne fallait pas qu'elle en oublie ou qu'elle apporte des modifications.
Et les bavardages au coin du feu de Rostassac, assis sur la salière à jambon, en compagnie de ton grand oncle Antoine, il faut avoir vécu la coutume pour réagir agréablement à la citation. Il y avait aussi (4 places en tout) Émilien du Cevenou, celui qui passait au bas des escaliers pour ranger sa mule. Les auditeurs assis sur les chaises contre la table, le couvert pas encore sorti.
Je me souviens d'une de ses histoires. Dans le village, en nommant une famille, il racontait que le grand père ayant la charge d'aller remplir la marie-jeanne (3litres) de vin vieux (cela veut dire vieillir : 6 ans) à la cave (le plus souvent par tuyau rigide en siphon**, le robinet buis étant trop couteux ou utilisé) ou par un douzil (petit bouchon de bois conique facile à sortir, au débit sobre qui ne manquait pas le goulot et qu'il suffisait de remettre en place et sécuriser avec un coup de maillet (en buis). Tu devines les éclaboussures mais ça ne comptait pas. Ce pépé était revenu avec un douzil de rechange, avait mis son fils en colère (Ce personnage était connu pour son caractère "soupe au lait").
(** à Montpellier, nous remplissions les bouteilles de vin de la même façon à parti du tonneau se trouvant à la cave, mon père étant propriétaire de vignes. C'était plus agréable de siphonner le vin que l'essence dans le réservoir des voitures... quand nous étions à panne avec le scooter )
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Bonjour Claude,
merci pour ce complément de détails intéressants.
Ce que tu écris est passionnant. J'hésite entre le reprendre tel quel ou plutôt m'inspirer de tes écrits et de quelques renseignements sur la région pour improviser un texte de souvenirs de vacances.
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Ne fais pas trop chauffer les méninges, mes textes sont proches de la philosophie paysanne (le bien et le mal - pas de tordu)
"La philosophie paysanne (le bien et le mal - pas de tordu)"