VOITURE ELECTRIQUE
Un échange de courrier avec Claude Saint Etienne au sujet des voitures électriques et de quelques souvenirs….
Bonjour Pierre, d'après HISTORIA
A quand remonte la première voiture électrique?
Simple, à la dernière guerre me direz vous. Et bien non, faux et archi faux.
A l'autre alors? Non encore perdu.
Sur véhicule électrique, la barre fatidique des 100
km/h (105, 88) a été franchie par la "jamais contente" le 29 avril 1899. Camille Jénatzy au volant, 700 kg de batteries pour 2 moteurs électriques et un poids total de 1 500 kg.
Un an auparavant(1898) lors de la course PARIS/ROUEN, quatre concurrents sur 100 inscrits se sont faits recalés. Il s'agissait de faire au moins 50 km en 3 heures et les voitures électriques n'avaient pas cette performance.
En réalité les mauvaises odeurs du pétrole incitaient les constructeurs à se tourner vers un mode moins pollueur (déjà). C'est donc en 1881 que Gustave Trouvé et J. Raffard ont pour la première fois fait rouler des prototypes à l'électricité.
En 1886 Panhard et Levassor sortent une voiture à l'essence de pétrole, en réponse Krieger et Jantaud optent pour l’électricité. En 1896 une course organisée par l'automobile club de l'ouest donne pour vainqueur la fée électricité au motif "Il semble désormais acquis (...) Que le fiacre à moteur à essence de pétrole ne saurait constituer un système d'exploitation de voitures dans une grande ville". Certes pas un jury visionnaire, mais nous n'étions qu'aux balbutiements de cette industrie naissante.
A la même époque en Amérique, sur une Torpédo électrique, Baker peu rassuré est attaché à son siège, il pulvérise le record de Jénatzy, 120 Km/h.
Première ceinture de sécurité?
Propre et prometteuse cette énergie galvanise les investisseurs, dans le
monde des capitales se rallient à ce mode de transport. En France Charles Mildé passe à la construction en série de fourgons roulant à 20 km/h sur 50 kilomètres. La poste en commandera
quinze.
Hélas les handicaps sont plus difficiles à franchir qu'avec l'essence de pétrole, on peut augmenter le volume du réservoir pour le confort d'une autonomie et d'une vitesse sans cesse repoussée, les stations essence se développent sur le territoire, les routes se tracent. Aux USA Ford l'a bien compris, il sait que cette énergie est difficilement stockable et qu'à un moment donné il faudra faire le choix entre batteries ou voyageurs, donc aucune amélioration possible au long terme. En riposte il invente un bicylindre à essence, le succès n'est pas au rendez-vous.
La publicité avec Donald Duck, le cinéma et la T.S.F. le tout allié aux investissements de Rokfeller font qu'en 1914, la Détroit Electric (filiale de l'Edison Electric) produit 4 700 voitures...
1914 c'est aussi la guerre. Les stratèges de chaque camp ont des préoccupations de longévité, de long terme, d'autonomie, de ravitaillement et de performance, ceci ajouter à l'apparition des cycles fera que l'électricité sera jugée moins adaptable aux besoins nouveaux. Plus tard le krach boursier de 1929 entraînera avec lui la Détroit Electric donc l'arrêt en série des voitures électriques.
En 31 pour faire plaisir à son fils Bugatti élabora un type 52 électrifiée.
Au second conflit mondial, les rationnements de carburant remettent au goût du jour l'électricité, en Angleterre 6 000 véhicules de se type sont en circulation tandis qu'en France on construit des voiturettes et ce, jusqu'à l'interdiction de la production par les autorités, vers la fin 1942.
Viennent ensuite la fin de toutes privations, l'ouverture des robinets de pétrole, la découverte de grandes réserves. L'électricité n'est plus au goût du jour jusqu'au premier choc pétrolier en 73 et depuis on en parle un peu, actuellement quelques équipementiers en proposent au moins un modèle à performance limitée, peut être que la nécessité environnementale fera franchir le pas aux investisseurs actuels pour le moins timorés.
Je me suis laissé dire que dans les années 50, une Dyna-Panhard coque alu, chargée de 500 kg de batteries a, avec une moyenne de 100 km/h, effectué un trajet de 500 km. Info ou Intox?
Bonjour Claude,
Texte intéressant.
Le problème, c'est qu'il faut toujours de l'énergie fossile* au départ pour fabriquer de l'électricité afin de charger les batteries et en plus, il y a des pertes d'énergie entre les deux...
Montpellier en 1946 - On distingue en bas à droite un tramway électrique. Il fut supprimé et les rails enlevés quelques années plus tard... pour refaire des lignes de tramway en 2000 à coup de quelques dizaines de milliards FCFP.
Source http://www.rolandjolivet.com et http://murviellesmontpellier.centerblog.net/
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Nous sommes venus habiter à la rue Chaptal à Montpellier en 1945.
Un peu plus bas, rue Chaptal, il y avait le dépôt des "Economats" (épicerie à succursale multiple). Les camions de livraison, plateau ou couvert, étaient électriques. Ils avaient un stock de batteries sous le plateau. Bien sur quelques années après ce système était abandonné.
A côté il y avait un limonadier, les livraisons étaient effectuées avec des plateaux à roues et pneus tirés par un cheval.
Dans une autre rue, il y avait une étable avec une vingtaine de vaches et, à côté, un maréchal-ferrant, où je m'arrêtais tout les jours en rentrant du lycée, tout cela en pleine ville. Ces deux derniers artisans existaient encore quand j'ai quitté Montpellier en 1961.... Mais quand je suis revenu pour la première fois à Montpellier en 1981, l’étable était devenue une superette, le maréchal-ferrant un garage et la remise**, où un maraicher venait vendre ses produits à même le sol, à deux pas de ma maison familiale, était devenu une salle de jeux vidéos.
* à l'époque que cite Claude.
** remise : local au rez-de-chaussée des anciennes maisons.