LA BALLADE DU SOLDAT (2)
(code recherche : SOUMOR)
Mânava i Moruroa nei… Parataito mo'e
(Bienvenue à Moruroa !… Paradis perdu)................. suite
I Te Hora Piti
Pour la douche, il y avait une bâche-réservoir d’eau, surélevée de 2,5 mètres. Au-dessous, étaient fixées des chasses d’eau de WC, elles se remplissaient grâce au réservoir d’eau supérieur. Donc, nous tirions la chasse pour nous mouiller et après le savonnage, nous tirions à nouveau sur la chasse pour nous rincer. Cette douche n’était ouverte qu’une heure par jour, en fin de journée de travail. Les réserves d’eau étaient amenées à Moruora par un bateau de la Royale spécialisé (genre pinardier de Sète).
(NDLR : Tirer deux coups en allant à la douche... ne vous méprenez pas !)

Le Bermuda avec le légendaire Douglas Pearson aux commandes (photos extraites du livre "De l'atome à l'autonomie" de Philippe Mazellier)
Quoique ! Pratiquement tous les jours du poisson au menu, le poisson que nous avions pêché la veille au soir sur la barrière côté océan ; Certains jours, langoustes ! Quand les prises étaient peu nombreuses, ces plats étaient réservés à ceux qui avaient participé à la pêche (inutile de vous dire que j’en faisais toujours partie). Seule ombre au tableau, le vin, tout ceux qui ont fait leur service militaire savent de quoi je parle ; quand du vin se répandait sur la table, il séchait et se transformait en poudre… mais c’était un excellent décapant pour nettoyer la table en fin de repas…..
Je n'ai pas de photo de nos prises de pêche, merci Gérard pour ta photo de Makemo (et bonne pêche !)
Je n’ai jamais vu de rat durant mon séjour (je veux dire dans nos habitations, peut-être y en avait-il dans les cocotiers). Par contre, il y avait des mouches très particulières, elles étaient très lentes, avec un vol maladroit. Nous nous amusions à faire des concours de celui qui en tuerait le plus d’un coup de savate. Enfin, petite gène amusante, les bernard-l’ermite qui s’introduisaient dans notre baraque la nuit. Pour les oiseaux, ils étaient peu variés (frégates, sternes,…) mais en très grand nombres.
Enfin, un bain dans le lagon était un spectacle inouï… nous avions l’impression de nous baigner dans un aquarium. J’avais eu la bonne idée, d’amener mon masque et mes palmes que je prêtais volontiers, certains me proposaient même de me les louer. Première émotion, le jour où je me suis retrouvé au milieu d’une dizaine de bec de cannes (lethrinus = ‘o’eo) gros comme des moutons qui, très curieux, tournaient autour de moi à un ou deux mètres. L’eau était d’une telle clarté que nous voyons un fond de 20 mètres avec précision. Quant j’étais sur un pinacle (colonne verticale de corail au milieu du lagon), je touchais l’eau avant de plonger pour être sur qu’elle se trouvait bien là ; Je constatais que mes amis avaient la même impression. Et sur les pinacles, des belles huitres nacrières grandes comme des assiettes (il doit m’en rester une, si je la retrouve, je ferai une photo).


Bivouac sur la plage
à suivre... LA_BALLADE_DU_SOLDAT_(3)