PAUL GAUGUIN

Publié le par N.L.Taram

Hutte arbres

 

«Puisse venir le jour (et peut-être bientôt) où j'irai m'enfuir dans les bois sur une île de l'Océanie, vivre là d'extase, de calme et d'art. Entouré d'une nouvelle famille, loin de cette lutte européenne après l'argent. Là à Tahiti je pourrai, au silence des belles nuits tropicales, écouter la douce musique murmurante des mouvements de mon cœur en harmonie amoureuse avec les êtres mystérieux de mon entourage. Libre enfin, sans souci d'argent et pourrai aimer, chanter et mourir. » Paul Gauguin

 

aha_oe_feii.jpg

 

Aha oe feii

 

Cette phrase de Paul Gauguin, écrite au bas de son tableau, m'a intrigué : "Aha oe feii ?" = Pourquoi es-tu jalouse ?. En effet, il est rarement question de jalousie dans les écrits anciens. Bougainville écrit : "..... la jalousie est ici un sentiment si étranger ...."

 

J'ai recherché dans toutes mes photos et j'ai trouvé celle-ci de ma tendre compagne en octobre 1966 devant le Bali-Hai de Moorea

 

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Outre la position identique en faisant un coup de zoom sur le visage, j'ai vu quelque  chose qui m'avait échappé... j'y ai lu de l'inquiétude !... et je sais pourquoi : 1966 c'était peu de temps avant la fin de mon contrat avec l'armée sans savoir si je serais libéré sur place....

 

Alors pour en revenir au tableau de Gauguin, serait-ce de la jalousie entre les 2 vahiné ou l'inquiétude de la première que son ami Paul la quitte....... comme tant de navigateurs*

   

Gauguin écrit dans Noa Noa :

". Quand je quittai le quai, au moment de prendre la mer, je regardai pour la dernière fois Teura. Elle avait pleuré durant plusieurs nuits. Lasse maintenant et triste toujours, mais calme, elle s'était assise sur la pierre, les jambes pendantes effleurant de ses deux pieds larges et solides l'eau salée. La fleur qu'elle portait auparavant à son oreille était tombée sur ses genoux, fanée .De distance en distance, d'autres, comme elle, regardaient, fatiguées, muettes, sans pensées, la lourde fumée du navire qui nous emportait tous, amants d'un jour."

Il aurait alors dû écrire Aha oe mâna'ona'o ? (Pourquoi es-tu inquiète  ?)

 

* Petite flèche taquine à mes amis marins  

Publié dans Littérature, Arts, Paul Gauguin

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