LES ATTEINTES A LA LAÏCITÉ
Sitôt promulguée la loi de séparation des Église et de l'État, ses adversaires ont sans relâche œuvré pour réintroduire des mesures cléricales en France. Quelques exemples :
Le pape, théocrate officiel
Le pape est un chef religieux mais aussi chef d'État grâce à Mussolini qui signa avec le "Saint-Siège", le 11 février 1929, les accords du Latran. Ce concordat assurait à l'Église catholique d'importants privilèges en Italie mais, en faisant du Vatican un État, lui ouvrait la porte des instances internationales (ONU, conférences mondiales...) où il peut exprimer ses conceptions réactionnaires dans les domaines de la morale (position anti-avortement), de l'économie (doctrine sociale fondée sur la charité et le corporatisme), etc.
Profitant de l'ambiguïté de son statut, le pape fait des tournées dans le monde en qualité confondue de missionnaire et de chef d'État. Il profite des mesures prises en faveur d'un représentant politique (et des crédits de l'État qui le reçoit) pour faire sa propagande religieuse.
L'école privée confessionnelle
L'école de la République est laïque. Selon Jules Ferry, "le législateur a eu pour premier objet de séparer l'école de l'Église, d'assurer la liberté de conscience et des maîtres et des élèves, de distinguer deux domaines trop longtemps confondus : celui des croyances qui sont personnelles et variables et celui des connaissances qui sont communes et indispensables à tous de l'avis de tous."
En France, profitant des lois antilaïques, l'école privée confessionnelle, dite "école libre" alors qu'elle est inféodée au dogmatisme, perçoit des subventions publiques en conservant son "caractère propre", c'est-à-dire religieux.
Le retour déguisé du catéchisme dans les programmes scolaires
Sous prétexte d'étudier le fait religieux sous ses aspects littéraire et historique, les manuels scolaires se livrent à une intoxication plus ou moins discrète des élèves. On y traite par exemple de l'histoire des religions mais jamais de l'athéisme, Jésus est présenté comme un personnage historique - donc "sérieux" -, les "miracles" sont racontés au présent comme pour décrire une réalité, les croyances des monothéistes ne sont pas décrites comme des mythes contrairement à celles des polythéistes (quels naïfs, n'est-ce pas ?)...
Les pratiques des religions ne sont pas analysées. Il faut dire qu'excepté l'aspect artistique, l'histoire des religions monothéistes est une série de guerres, de persécutions, d'autodafés, d'interdits jetés sur les sciences. Leur caractéristique principale est la violence et celle-ci n'est pas étudiée comme faisant partie de la substance de la doctrine. Le mythe du Déluge, par exemple, s'il fait l'objet d'une étude comparative (on le trouve chez les Assyriens, les Grecs, les Hébreux...), n'est accompagné que de considérations littéraires ("Quel est le thème de ce récit ?", "Nature de l'abri ?", "Geste du héros à la fin du Déluge ?"...), jamais de questions autrement pertinentes comme "Et les poissons ?", "Quels crimes les animaux avaient-ils commis pour encourir eux aussi le châtiment divin ?", "Que penser d'un dieu qui regrette sa création ?", "Puisque le génocide est un crime contre l"humanité, devrait-on assigner Dieu à comparaître devant un tribunal ?", etc.
Ce n'est pas encore du catéchisme, ce n'est pas non plus une formation critique des esprits. Face aux mythes du monothéisme, les élèves ne sont pas armés intellectuellement.
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Merci pour cet article à la
(Code source : LIBATH)