Les cobayes de la république for ever
Papeete, le vendredi 3 septembre 2010
Les cobayes de la République
Pas de retour aux urnes avant 2013 ? L’hypothèse est avancée à Paris et pourrait se confirmer à l’occasion de la rencontre prévue avec Mme Penchard. Car, dit-on là-bas, à quoi cela servirait-il de voter en 2011 si c’est pour retrouver les mêmes ?
Ce surprenant et bien stupide raisonnement est autant valable pour 2012. Pourquoi se déranger à l’élection présidentielle si c’est pour toujours retrouver les mêmes : Le Pen, Morin, Bayrou, Royal, Sarkozy, Aubry, Woerth, Bettencourt et on en passe.
Le but premier de la réforme attendue, c’est le retour à la stabilité grâce à une majorité solide pour sortir enfin le pays du désastre. Ce n’est pas en 2013, en si peu de temps, qu’émergera la nouvelle vague des futurs leaders politiques du pays. Conserver le statu quo, c’est aggraver la situation des plus démunis, c’est se moquer de ceux qui perdent espoir. Il y a urgence. La détresse n’attendra pas.
La Polynésie ne peut pas poursuivre 2 années de plus avec un gouvernement sans majorité. C’est l’enfoncer davantage dans le chaos. Au final, c’est encourager un énième renversement du gouvernement. Paris sait tout cela. Le but serait-il de mettre le fenua ma’ohi sur les genoux pour mieux le tenir et redorer le rôle de sauveur de l’Etat ?
A Paris, la priorité n’est pas les Polynésiens mais que la Polynésie reste française. Il ne suffit pas de revoir le mode de scrutin, il faut surtout laisser le temps aux autonomistes de se rassembler : 3 années ne seront pas de trop, 2012 pourrait bien servir de test. Nous sommes toujours les cobayes de la République.