WIKILEAKS
Wikileaks, le pouvoir, la presse et les questions de transparence
http://www.partipirate.org/blog/com.php?id=1354
Depuis plusieurs mois, le site Wikileaks (victime depuis 2 jours d'attaques DDOS) livre au public des documents classés ou pas « confidentiels » et a mis en ligne hier des documents concernant la diplomatie américaine ;
Ici et là, le site avait révélé les atrocités perpétrées par l'armée américaine en Irak, pudiquement appelées « victimes collatérales » par la presse et l'armée, pour lesquelles Bradley Manning, accusé d'être le lanceur d'alerte à l'origine d'une de ces fameuses fuites risque une peine de 52 ans d'emprisonnement.
Quand ce
ne sont pas le « secret défense » et/ou une presse frileuse qui protègent le public les auteurs d'atrocités ou de malversations, le Copyright s'en charge
!
Ici on vous explique comment Youtube a retiré la vidéo des victimes collatérales et dernièrement, c'est TF1 qui a fait censurer par Google un extrait vidéo du rejet du projet de loi HADOPI 1 le 9 avril 2009 à l'Assemblée nationale .
Nous parlions en début de billet du classement confidentiel ou « secret défense ». Depuis le 31 juillet 2009 et la loi N° 2009-928 du 29 juillet 2009, les domaines couverts par le secret défense sont étendus.
Ainsi, l'affaire
Karachi ou Karachigate( comme les affaires Clearstream et Ben Barka) bénéficie de cette extension et le juge Van Ruymbeke (déjà éconduit en 2008 dans l'affaire des frégates de Taiwan) ne peut accéder à l'intégralité des dossiers liés à l'attentat de Karachi de 2002 et mettant en cause pêle-mêle : Edouard Balladur Premier ministre en 1994 et son Ministre du budget de l'époque
Nicolas Sarkozy pour le financement de la campagne de Balladur en 1995 par des rétrocommissions, Jean-Marie Boivin, Charles Millon, Michèle Alliot-Marie, Dominique de Villepin, Jacques Chirac, Alain Juppé, François Leotard et beaucoup d'autres encore.
Après l'affaire Bettencourt-Sarkozy-Woerth révélée par le site Médiapart et les cambriolages de plusieurs locaux de Presse et face à un pouvoir qui ne cesse d'attaquer Internet ainsi que les quelques organes de presse qui continuent de faire courageusement leur métier, il était hautement comique sinon désolant d'entendre la majorité des journalistes français s'offusquer avec le gouvernement des documents (parfois drôles) mis en ligne hier par Wikileaks.
Nous soutenons
Wikileaks jusque dans ses excès car si les dénis de démocratie ne
se répétaient pas à l'infini et particulièrement dans le pays qui nous concerne, la France et que les contre-pouvoirs ne se réduisaient pas comme peau de chagrin, alors un site comme Wikileaks
n'aurait pas de raison d'être.
Il faut s'attendre à des révélations de plus en plus violentes et déstabilisantes pour les pouvoirs
en place dans nos démocraties qui fabriquent par leur opacité grandissante les « monstres de transparence » qui les effraient tant !
Nous répondons à une une grande partie la presse française qui se bouchait le nez hier et accueillait hypocritement les informations Wikileaks, dont elle nous répètait qu'il faut les prendre avec des pincettes et de la distance : voici ce que nous n'avons plus envie de voir :